« L’art doit dissimuler ou réinterpréter tout ce qui est laid, ces choses pénibles, épouvantables et dégoûtantes qui, malgré tout les efforts, à cause des origines de la nature humaine, viendront toujours de nouveau à la surface : il doit agir ainsi surtout pour ce qui en est des passions, des douleurs de l’âme et des craintes, et faire transparaître, dans la laideur inévitable ou insurmontable, son côté significatif. « L’homme qui sent en lui un excédent de ces forces qui embellissent, cachent, transforment, finira par chercher, à s’alléger de cet excédent par l’œuvre d’art ; dans certaines circonstances, c’est tout un peuple qui agira ainsi. Il s’agit ici encore d’une ressemblance de rapports, cette fois entre le rêve de l’artiste et la veille du philosophe. Nietzsche et Bergson entretiennent une « amitié stellaire » du fait qu’ils sont tous les deux des philosophes de la vie [1] dont le projet métaphysique commun est de faire une métaphysique non-grecque qui prône un retour à la vie. L’art et le rêve sont donc synonymes d’un soulagement de la souffrance pour l’individu en tant qu’ils répondent aux besoins de ceux qui souffrent de la vie. Ce n’est pas, comme on pourrait naïvement le croire, la générosité et la bonté qui sont à l’origine de la vie sociale, mais la méchanceté et la cruauté des hommes. La phrase la plus longue de Friedrich Nietzsche sur « la vie » est : « La perspective certaine de la mort pourrait mêler à la vie une goutte délicieuse et parfumée d'insouciance - mais, âmes bizarres d'apothicaires, vous avez fait de cette goutte un poison infect, qui rend répugnante la vie toute entière ! Sans la musique, la vie serait une erreur. Il permet un point de vue supérieur sur l’action en donnant aux instincts un moyen de se libérer de la crainte et de la pitié. Veux-tu avoir la vie facile ? Ce qui m'importe, c'est l'éternelle vivacité et non pas la vie éternelle. 4 GM, II, §7, p. 72. Cet essai du philosophe Friedrich Nietzsche, La Naissance de la tragédie, provoque dès sa sortie, en 1872, une intense polémique parmi les penseurs allemands de son temps, et particulièrement parmi les spécialistes de la Grèce antique. Le sommeil est pensé comme une activité, parce qu’il a pour fonction de régénérer le corps. L’analogie tient au point commun qu’ont l’artiste et le philosophe d’effectuer un travail d’analyse des images. Le rêve est donc un vecteur de transfiguration de l’homme. La citation la plus courte de Friedrich Nietzsche sur « la vie » est : « Sans la musique, la vie serait une erreur. Nous gaspillons trop notre sens artistique durant notre sommeil. Il a écrit dans plusieurs styles, y compris des essais, des aphorismes, des poèmes et de la fiction.Il a introduit des concepts idiosyncratiques tels que l’esprit libre, l’Übermensch, la récurrence éternelle, le ressentiment, l’idéal ascétique, la revalorisation des valeurs et l’affirmation de la vie. La vie spirituelle est désormais une affaire privée et les valeurs morales sont imposées à tous, sans plus avoir de fondement. Nietzsche souligne ainsi le pouvoir individuant du rêve pour l’artiste, qui stimule une vision singulière de soi et permet à l’individu de raffermir courageusement son identité, en prenant position face aux images que le rêve symbolise. Nietzsche affirmera par la suite que la fonction de l’art est de donner le plus de signification possible au monde.". Nietzsche est universellement connu comme l'un des plus grands critiques de la religion. Son père, pasteur, enseigne la théologie, comme son grand-père ; il est chargé de l’éducation d’un membre de la famille royale. La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Et il se trouve que ce repos actif de la conscience, cette activité qui ressemble à une « passivité » est comparable au concept d’oubli que Nietzsche élabore. « Les luttes qu’il représente sont des simplifications des véritables luttes de la vie ; ses problèmes sont des abréviations du problème infiniment compliqué de l’action et de la volonté humaine. Ils constituent donc un accompagnement de la vie en croissance, c'est-à-dire en faveur d’une puissance accrue de la vie. Il s’agit ici de comprendre en quoi le rêve est une activité, Il s’agit ici encore d’une ressemblance de rapports, cette fois entre le rêve de l’artiste et la veille du philosophe. La nature elle-même obéit à un principe d’art et l’art est une seconde nature donnée à l’homme pour prendre conscience de lui-même et extérioriser sa douleur. Pour parfaire la réalité, pour la rendre belle, logique et soutenable devant le regard d’autrui, elle implique un travail de production et d’organisation. Nietzsche ne nous dit pas dans ce texte si, pour lui, la vie peut néanmoins avoir une valeur : pour cela il faudrait pouvoir changer de perspective et donc d’interprétation du monde. Le travail de Friedrich Nietzsche est notoirement difficile à parcourir. Vous allez recevoir un mail avec un lien de connexion automatique. Cependant ces expériences ne dépossèdent pas l’homme de lui-même, elles semblent au contraire vivifiantes à travers cette part de lui qui apparaît ici comme infraconsciente et active : agissant comme un processus de « digestion », « d’absorption » ou encore « d’assimilation ». Pas besoin de mot de passe. En affirmant conjointement le caractère de souffrance de l’existence et la complexité infinie des actions et des volontés, Nietzsche pense que la disposition du spectateur et du rêveur se traduit par une simplification qui convertit les problèmes humains en des équations réduites à leur forme la plus simple, une forme qui se donne dans une apparence clarifiée et qui communique plus directement les luttes de la vie et leurs solutions inhérentes à l’interprétation de l’homme. Cette tâche, Nietzsche la nomme transvaluation de toutes les valeurs : destruction des valeurs qui ont eu cours jusqu’ici parmi les hommes, et création de nouvelles valeurs, par une inversion du principe de l’évaluation ; transmutation de valeurs négatives, hostiles à la vie, en valeurs affirmatives, exaltant la vie. La vie a besoin d'illusions, c'est-à-dire de non-vérités tenues pour des vérités. Pour établir ce constat, Nietzsche à la suite de Schopenhauer, distingue l'acte de mourir (sterben) et la mort à proprement parler (der Tod). Nietzsche et la vie professionnelle. Quant à la bonne manière, la bonne manière et la seule manière, elle n’existe pas. La réalité de veille est en cela considérée comme une création. Difficile est le chemin qui mène à la vérité, où la clarté s’entrelace avec les ténèbres. Il est le médecin légiste qui constate que Dieu n’est plus qu’un prétexte pour ceux qui ont absolument besoin de répandre leur peur de vivre en décrétant que cette peur est un devoir prononcé depuis le ciel. ». En ce sens, le rêve, produit pour soi-même, serait « de l’art », et d’autant plus que Nietzsche exprime ses plus vives craintes quant à un art qui ne serait produit qu’en fonction du spectateur. (Nietzsche 2008a, 98) 10On voit d’ores et déjà poindre, de cette citation, une forme de mépris envers celui qui s’abaisse à un travail vil. Il offre un modèle d’homme noble libre de toute contrainte. Comme si sa pensée se trouvait en porte-à-faux, car elle se développe à partir d'un concept dont la cohérence finale fait défaut. ». », « Nos rêves, pour le cas où, par exception, ils seraient achevés et parfaits (généralement le rêve est un travail bâclé), sont des enchaînements symboliques de scènes et d’images, en lieu et place du récit en langue littéraire. Les préférences et les dégoûts de Nietzsche … ». Un siècle et demi plus tard, les questions soulevées par son œuvre philosophique restent très actuelles. On voit déjà que l’art est considéré par Nietzsche comme une puissance grâce à laquelle le pessimisme est surmonté, converti. ». On a mal regardé la vie, quand on n'a pas aussi vu la main qui tue en gant de velours. Vous souhaitez en savoir plus sur la vie de Friedrich Nietzsche, il suffit de lire sa biographie grâce à notre partenaire JeSuisMort.com, spécialiste des célébrités disparues et 1er cimetière virtuel du Web. La vie n'est qu'une variété de la mort, et une variété très rare. L’œuvre d’art ne se constitue pas seulement sur une impulsion comme le rêve. La métaphysique, la morale, la religion, la science, sont considérées comme des formes diverses de mensonge : il faut leur aide pour croire à la vie. ». Marin, Claire et Zaccai-Reyners, Nathalie, Souffrance et douleur. Friedrich Wilhelm Nietzsche naît en 1844 à Röcken, un village au cœur de l’Allemagne.. ». Je vous dirai en fin de saison si ce grand oui à la vie a été fructueux… Nous ne ferons pas ce matin de Nietzsche un auteur de développement personnel, ni un psychologue… L’analogie tient au point commun qu’ont l’artiste et le philosophe d’effectuer un travail d’analyse des images. Le rêve est donc pour Nietzsche une "condition préalable" de l’art. Il s’agit ici de comprendre en quoi le rêve est une activité reposante. Le conflit entre métier et vocation dans les écrits bâlois . » Le Gai Savoir, § 303, « Deux hommes heureux » « N’en veuillons pas à la vie mais devenons de plus en plus qui nous sommes - des gens qui "savent gaiement" » Le repos est pensé dans le cadre du rêve et du sommeil comme salutaire et réparateur. Mais la vérité et le mensonge sont entremêlés, ils n’existent pas l’une sans l’autre. Le rêve constitue ainsi un gâchis considérable de sens créatif, un amas d’idées inachevées et simplifiées. Mais c’est en ceci que résident la grandeur et le caractère indispensable de l’art, qu’il fait naître l’apparence d’un monde simplifié, d’une solution plus prompte des énigmes de la vie. 3 Mais quelle musique, et en quel sens la musique définit-elle la vie et exprime-t-elle le fond et la perfection de la vie ? La musique est partie intégrante de l’essence de la vie ou, si, comme Nietzsche, on se méfie de ce mot emprisonnant, de sa « perfection ». La citation de Friedrich Nietzsche la plus célèbre sur « la vie » est : « La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. - Friedrich Nietzsche "Sans musique la vie serait une erreur." 5 Conche, Marcel, Nietzsche et le bouddhisme, p. 23. » - Friedrich Nietzsche Car Nietzsche n’a jamais refusé l’Histoire comme importante pour la philosophie et la vie, mais sa lutte se dirige contre l’Histoire réduite à de simples connaissances historiques. Préconiser le détachement de l'esprit humain à l'égard du corporel est une position inadmissible selon Nietzsche, car cela revient à … ». Ce qui distingue le rêve de l’art, c’est l’effort soutenu que requiert toute œuvre voulant atteindre la transfiguration. ». Ici l’art apporte plus que du réconfort, il apporte le salut. La vie est, à mes yeux, instinct de croissance, de durée, d'accumulation de force, de puissance : là où la volonté de puissance fait défaut, il y a déclin. Nietzsche (Nietzsche, sa vie, son œuvre : avec un exposé de sa philosophie) est un livre de Gilles Deleuze paru en 1965 (13e édition en 2005) aux Presses universitaires de France (PUF), portant sur la pensée du philosophe Friedrich Nietzsche. Aucun de ceux qui souffrent de la vie ne peut se passer de cette apparence, comme personne ne peut se passer de sommeil. La perspective certaine de la mort pourrait mêler à la vie une goutte délicieuse et parfumée d'insouciance - mais, âmes bizarres d'apothicaires, vous avez fait de cette goutte un poison infect, qui rend répugnante la vie toute entière ! La conscience est la dernière et la plus tardive évolution de la vie organique, et par conséquent ce qu'il y a de moins accompli et de plus fragile en elle. Le rêve achevé n’est qu’une exception. La pensée s’enracine dans la vie L'art rend supportable l'aspect de la vie en plaçant dessus le crêpe de la pensée indécise. Avant de dire quel est le sort que les grandes individualités de ces deux philosophies réservent aux droits de l’homme au point de nous fournir des éléments de … La conscience surgit dans l’histoire humaine après bien des tragédies. Nietzsche ( à droite), Pau Rée et, tenant le fouet, l’écrivaine Lou Andréas-Salomé, qui fut sans doute son seul amour. L’art aurait donc pour fonction de surmonter les douleurs, c'est-à-dire que l’art aurait pour fonction le salut. Face au mode de consommation moderne de l’art comme besoin esthétique de second ordre, il oppose sa vision du spectateur grec comme un modèle. - Friedrich Nietzsche «Vous avez votre chemin. Il donne la possibilité d’une seconde nature à l’homme, le rend supportable à lui-même. Reste toujours près du troupeau, et oublie-toi en lui. Voilà le projet de Nietzsche : il souhaite que les hommes réalisent qu’ils n’ont ni besoin d’une religion ni d’un Dieupour se réaliser pleinement. A plusieurs reprises dans son œuvre, Nietzsche souligne l’utilité de l’erreur. NIETZSCHE, LE GAI SAVOIR (programme : préface1 et livre IV) Première publication (livres I à IV) en août 1882.Seconde édition en 1886 (préface et livre V). vouloir-vivre ». ». N’oublions pas que selon Burckhardt, dont Nietzsche s’inspire beaucoup dans ses premières années d’écriture, le « grand homme », l’artiste, se différencie de l’homme célèbre en ce qu’il ne « se commercialise » pas. Tant que la vie est ascendante, bonheur et instinct sont identiques. Rêver de la vie, c'est justement ce que j'appelle : "être éveillé". Nous avons tous des difficultés qui paraissent insurmontables.
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